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Comment fabriquer un nichoir pour les abeilles solitaires ou sauvages ?

À des degrés divers, nous participons tous, d’une manière ou d’une autre, un jour ou l’autre, à la conservation de la nature, que nous habitions la ville ou la campagne.

Qui n’a pas jeté quelques mies de pain ou quelques graines sur une pelouse gelée, régalant ainsi quelques oiseaux affamés ? Qui n’a pas suspendu au tronc d’un arbre ou contre un mur un nichoir, remédiant ainsi au manque de cavités naturelles, indispensables au bon déroulement de la nidification des mésanges ?

Abeilles sauvages

Mais avez-vous déjà pensé à installer un nichoir à insectes ?. Les insectes pollinisateurs jouent un rôle essentiel dans la nature. C’est notamment le cas des abeilles solitaires (ou sauvages).

Il est important d’installer des nichoirs pour accueillir nos petites protégées, les abeilles et nos bourdons qui voient se réduire de plus en plus les espaces d’habitats favorables à leur bon épanouissement.

Le fagot de tiges creuses

Très facile à réaliser, il suffit d’assembler des tiges creuses en petits fagots, le diamètre intérieur des tiges est de 2mm à 12 mm et la longueur de 10 à 20 cm.

Fagot de tiges creuses

Ces petits fagots attireront des abeilles solitaires. N’oubliez pas de boucher l’une des extrémités de vos tiges creuses avec de l’argile ou de la terre. Par contre, avec le roseau ou le bambou, il vous suffit de couper les tronçons au niveau des noeuds : plus la peine alors de les boucher.

Vous pouvez faire aussi des bottes à deux entrées en utilisant des tiges d’une vingtaine de centimètres avec un noeud central.

Fagot dans une boîte de conservePour les pailles et les tiges diverses qui n’ont pas de noeuds, ou trop espacés, il suffit de tremper l’un des côtés de chaque botte dans une mixture d’argile délayée dans un peu d’eau et de laisser sécher avant la mise en place.

La durée de vie de ce type de nichoir est nettement améliorée si vous placez les tiges dans un tube en plastique ou une boîte de conserve comme sur les photos. Elles seront ainsi protégées des intempéries.


La botte de tiges à moelle

Les hyménoptères dit « rubicoles » recherchent des tiges de plantes pleines d’une moelle suffisamment tendre pour qu’ils puissent y creuser facilement leur nid aux dimensions exactes qui leur conviennent.

Les plantes les plus recherchées sont la ronce, le rosier, le framboisier, le fusain et le buddléia (l’arbre à papillons).

botte de tiges à moelleAprès avoir trouvé une ou plusieurs des plantes citées plus haut, vous couperez des tronçons d’une trentaine de centimètres de longueur que vous rassemblerez en bottes de dix à vingt tiges.

Liez ensuite solidement les tiges avec une bonne ficelle ou du fil de fer.

Certaines espèces d’hyménoptères choisissent des tiges horizontales ou proches de l’horizontale, d’autres préfèrent des tiges verticales ou fortement inclinées.

Les bottes peuvent être fixées deux par deux, l’une horizontale, l’autre verticale, sur de petits piquets plantés dans le sol, de façon à ce qu’elles se trouvent entre 30 cm et 50 cm de
hauteur.

Comme les tiges creuses, les tiges à moelle peuvent être mises dans des tubes en plastique ou boîte de conserve pour augmenter leur durée de vie. Il est possible de créer ainsi des boîtes mixtes, moitié tiges creuses, moitié tiges à moelle.


Une bûche de bois percée

D’autres espèces de guêpes ou d’abeilles solitaires dites « xylicoles » préfèrent les galeries creusées dans le bois, soit par elles-mêmes, soit par la larve d’un insecte xylophage au moment de sa sortie.

Bûche de bois percée

A défaut de vieil arbre mort sur pied et truffé de galeries, ou d’un tas de bois de même type, vous pourrez forer des galeries artificielles dans une bûche. Elles seront rapidement occupées par des abeilles solitaires en période de crise du logement.

Bûche de bois forée

Des briques creuses bouchées au mortier

Une autre forme de nichoir peut être offerte aux abeilles solitaires qui creusent des galeries dans des parois de terre. Après avoir récupéré quelques briques creuses chez un ami bricoleur, posez-les, trous dirigés vers le haut, sur une surface bien plane et solide, et surtout qui ne craint pas la salissure (évitez la petite table en marbre du salon…).

Ensuite, préparez un mélange de terre argileuse et de sable fin (2/3 pour 1/3), ou bien un mélange d’argile et de paille hachée. Puis, vous remplissez les briques creuses de ce liant. Ne vous précipitez pas pour les installer dans votre refuge : le tout doit d’abord séchez à l’abri de la pluie et du soleil.

Si vous creusez quelques trous de 3 mm à 1 cm de diamètre dans le mortier, ces briques pourront aussi bien être colonisées rapidement par d’autres invertébrés comme les araignées, par exemple. Une fois sèches, il ne vous restera plus qu’à installer vos « briques nichoirs » dans un endroit où les vieux murs liés au mortier traditionnel se font rares (actuellement, le mortier est remplacé par du ciment, beaucoup trop dur pour être creusé par les abeilles solitaires).


Fabriquer un nichoir à bourdons.

Les bourdons vivent en colonies. Il en existe plusieurs espèces dans nos régions. Les bourdons ont la particularité de construire leur nid dans un trou du sol, souvent dans un vieux nid de campagnol ou de mulot.

nichoir à bourdon

Avec les haies naturelles, les sites de nidification des bourdons ont tendance à disparaître chaque jour un peu plus, aussi, vous pouvez installer un modèle très simple de nichoir.

Il s’agit en fait de récupérer un banal pot de fleur en terre cuite. En l’enterrant à l’envers, le trou de drainage affleurant seul à la surface du sol, vous aurez installé un nichoir à bourdons…

Quoi de plus simple ? Mais pour augmenter les chances d’occupation de votre nichoir, nous vous conseillons de le remplir avec de la paille déchiquetée provenant d’un vieux nid de souris (ou un autre rongeur). A défaut, la laine de verre peut convenir, mais utilisez des gants pour la manipuler !

Pour attirer d’autres espèces de bourdons, enterrez le pot, toujours remplis de son bourrage végétal ou artificiel, horizontalement à environ 5 cm sous le niveau du sol. Vous aurez au préalable enfoncé un tube en caoutchouc de 15 mm de diamètre (intérieur) dans le trou de drainage du pot en l’ayant recourbé à 45° pour qu’il émerge verticalement du sol.

Variante d'un nichoir à bourdonAutre variante, le pot est toujours enterré horizontalement mais dans un talus, avec le tuyau rectiligne débouchant sur une surface verticale ou fortement inclinée.

À l’inverse des guêpes sociales et des abeilles domestiques agressives à proximité de leur nid, les bourdons sont des insectes au caractère doux, sans aucune agressivité. Toutefois, n’essayez pas de déterrer votre nichoir par curiosité, surtout s’il est habité ! Même s’ils sont pacifiques, les bourdons sont quand même munis d’un aiguillon…


Un nichoir en terre battue

Principalement pour les abeilles et les guêpes solitaires qui creuseront des trous pour pondre, un nichoir en terre battue est une simple caisse en bois de bonne dimension (1 m de large sur 40 à 50 cm de profondeur, par exemple).

Préparation de la terre dans un seau

Vous pourrez enterrer cette caisse (qui peut être également un simple cadre en bois sans fond) au ras du sol en prenant la précaution de percer le fond (s’il y en a un) pour assurer un bon écoulement des eaux de pluie.

Vous verserez à l’intérieur de cet étrange nichoir une terre fine et meuble que vous tasserez par la suite. A cause des graines apportées par le vent, veillez à désherber (à la main) régulièrement afin que la terre reste nue.

Pot en terre

La caisse ou le cadre de bois permet de garder séparées, malgré les intempéries, la terre environnante et votre terre battue. Cela permet aussi d’interdire l’accès aux racines des plantes voisines.

Toutes ces précautions préservent les caractéristiques d’une terre battue aujourd’hui devenue rare et qui est tant recherchée par certains hyménoptères.

Vous trouverez facilement la terre nécessaire sur les taupinières. Si cette terre est pierreuse, passez-la au tamis.

Nichoir en terre battue

En remplaçant la terre par du sable, vous hébergerez d’autres espèces d’abeilles et de guêpes solitaires tout aussi fascinantes que leurs cousines. L’halicte (halictus), est une abeille solitaire presque sociale : elle creuse un terrier dans la terre battue et fonde une petite colonie familiale. Le nid est à l’abri des abeilles parasites (abeille coucou).


Nid d’une abeille solitaire ; Osmie rousse (Osmia rufa)

Nid d’une abeille solitaire ; Osmie rousse (Osmia rufa)

Abeilles sociales ou solitaires ?

L’abeille domestique, les Bourdons et les Vespidae (ou guêpes sociales) sont, comme les fourmis, des Hyménoptères sociaux à organisation sociale très développée et bien connue : la reine fonde une colonie parfois très peuplée, comprenant de nombreuses ouvrières.

Les autres guêpes et abeilles sont qualifiées de solitaires ; les femelles n’ont jamais de contact avec leur descendance qui éclôt l’année même (cas des espèces à deux générations) ou l’année suivante. Par ailleurs, chaque femelle construit et approvisionne ses propres cellules, même si plusieurs femelles de la même espèce utilisent en commun un même nid ou, plus précisément, une même entrée de nid.

Exception faite des Halictidae, généralement considérés comme des abeilles solitaires qui constituent pour leur part une famille d’une richesse extraordinaire, comprenant des espèces solitaires et des espèces à degré de socialisation plus ou moins élevé.

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